Histoire

Quelques chiffres :

  • Altitude : de 404 à 774 m
  • Superficie de la commune : 1211 ha
  • Population : 1697 habitants (en 2016)
  • Nom des habitants : Les « Cellieutaires »

Un peu d’histoire :

Moyen Age

Du moyen-âge à la révolution, la seule dénomination utilisée, pour qualifier  les territoires aux limites mal définies, est la paroisse. C’est une circonscription religieuse sous la juridiction d’un curé.

La paroisse de Cellieu se situait dans la partie sud du territoire alloué à l’évêque de Lyon, à la suite du partage  de la région en 1173, avec les comtes du Forez. L’église « St Pierre de Selliaco »  avait été confirmée l’an 910 par le pape Sergius III comme appartenant à l’église de Lyon.  Les chanoines, comtes de Lyon, imposeront à la population, des conditions d’existence particulièrement dures. Au Moyen Âge et jusqu’à la Révolution, la plus grande partie du territoire de la paroisse se partage entre quelques propriétaires seulement : les chanoines de Lyon, le marquis de Saint-Chamond et des congrégations religieuses. Ce n’est qu’au XIIIe siècle que le nom de Cellieu est utilisé.

Plusieurs hypothèses concernant l’origine de la dénomination Cellieu sont envisagées. La plus probable est la traduction de l’expression latine Celae locus « le lieu du monastère ».

Pendant la période gallo-romaine, la région est particulièrement marquée par la présence romaine, comme en témoigne la construction de l’aqueduc du Gier au 1er siècle de notre ère. Celui-ci alimente en eau Lugdunum (Lyon) et va de Saint-Chamond à Lyon, en traversant la paroisse de Cellieu du sud à l’est dans sa partie basse. Il pénétrait au niveau du ruisseau des arcs, qu’il traversait sur un aqueduc de 5 ou 6 arches puis, sous Salcigneux obliquait vers l’est, passait sous Couttange., traversait le ruisseau la Faverge à St Germain, atteignait les Charnières pour s’engager dans la vallée du Collenon.

Révolution

En 1789, le département Rhône-et-Loire est créé. Cellieu dépend alors du district de Saint-Étienne et du canton de Saint-Romain les vergers (Saint-Romain-en-Jarez). Cellieu élit son premier conseil municipal le 13 septembre 1791 qui a pour maire Jean-Marie Bajard.

Le bas de la commune fait partie du bassin houiller. Selon certains historiens, l’exploitation du charbon sur notre territoire, remonterait à l’époque gallo-romaine. Par la suite, l’utilisation de la houille serait tombée dans l’oubli pour réapparaitre au XIIIème siècle. Sur la commune de Cellieu, chacun creusait son trou, sa « taupière » pour les besoins de la famille et l’alimentation des forges, nécessaires à la fabrication des clous. Cette possibilité de creuser à sa guise est admise jusqu’en 1744. A partir de cette date une nouvelle loi confère à l’Etat la propriété des mines, interdisant toute extraction individuelle de minerai. Mirabeau fait voter les lois du 27 mars et 12 juillet 1791, qui tout en accordant la propriété à l’état, oblige le concessionnaire à indemniser la propriété du terrain.

XIXème et XXème siècle

L’industrie minière va se développer et constituer une des activités principales de la région pendant tout le XIXème siècle et la première moitié du XXème siècle. Plusieurs concessions sont présentes sur la commune de Cellieu :

  • La concession du Ban attribuée le 17 novembre 1824.  Elle cessera toute activité en 1949. Elle est composée de 10 puits, dont les puits ST Cloud et St Philibert situés  à Mulet ainsi que 3 fendues. Ce qui est relativement rare pour la région.
  • La concession dite de Combe Rigol. Elle compte 6 puits. Sa pleine activité se situe autour de 1927 et cessera  l’exploitation autour des années 1950.
  • La concession de la Faverge crée par l’ordonnance royale du 25 février 1851. Elle comporte 3 puits et cessera son activité en 1917.

Avec le développement industriel, Grand- Croix  succursale de la paroisse de St Paul en Jarez veut devenir indépendante car elle a déjà 2000 habitants, essentiellement composés de mineurs. Malgré les objections du conseil municipal de Cellieu, la création se réalisera au détriment de la paroisse de St Paul en Jarez et d’une partie de celle de Cellieu qui se verra amputée de Comberigol, de Bas mulet et de la Faverge. En février 1858, les paroissiens de La Grand-Croix demandent leur indépendance communale. Le 11 octobre 1859 le préfet signe un arrêté dans lequel il déclare : «  Qu’il y a lieu d’ériger sous le nom de La Grand-Croix une commune qui empruntera son territoire aux communes de Cellieu et St Paul en Jarez ». Le 9 mai 1860, la loi N° 792 parue au journal officiel érige sous le nom de La Grand-Croix une commune nouvelle.

Avant cette amputation la commune s’étendait sur 1 324 ha, comptait 1 268 habitants et avait un revenu de 2 964 Francs or. Après,  ce sont seulement 1 100 habitants, répartis sur  1 086 ha,  qui paient 2 508 Francs or.

Au XIXème siècle, la plupart des Cellieutaires se consacrent à l’agriculture et l’élevage. Le « laboureur » est le plus souvent devenu propriétaire des terres qu’il travaille. Il écoule ses récoltes sur les marchés dans les villes de la vallée du Gier et de St Etienne. On peut noter un développement de la vigne. De 39 ha en 1853 elle passe  à 110 ha  en 1910. Les vignerons approvisionnent  les buvettes mais aussi les mineurs qui boivent entre 5 et 7 litres par jour  lorsqu’ils sont à la taille dans les galeries de mines. La fabrique de clous procure un revenu complémentaire. Plusieurs artisans et commerçants sont présents sur la commune.

Les premières années du XXème siècle sont marquées par la loi du 9 décembre 1905, appelée loi  de séparation de l’église et de l’état. La laïcisation est en marche. La commune devient propriétaire de l’église et du presbytère et devra en assumer la charge d’entretien. En 1965 de gros travaux de réfections de l’intérieur sont entrepris et  un nouvel autel de granit est mis au centre du chœur. Il est consacré par l’évêque, Monseigneur Rousset, en 1967. En 1991 de gros travaux sont à nouveau entrepris. Les murs sont recrépis, le clocher est consolidé, la toiture, la charpente et les tuiles sont rénovées, l’électricité est mise aux normes et un auvent est édifié en façade.

Au début du siècle si l’école des garçons est communale, l’enseignement des filles est assuré par la congrégation  des sœurs St Joseph.  Avec la loi de 1905, il faut  créer une école publique de filles. Celle-ci sera un  temps à l’entrée du village. Puis on aménagera une classe pour les filles dans le bâtiment qui abrite la mairie et l’école des garçons. La réunification des écoles publiques de filles et de garçons, en 1912, n’entraine pas la fermeture  de l’établissement où les sœurs St Joseph dispensent leur enseignement. Elles quitteront leur communauté de Cellieu en 1949.  L’école ST Joseph passera sous la tutelle diocésaine. Elle est toujours présente aujourd’hui avec une centaine d’enfants scolarisés.

Durant plusieurs années, le groupe scolaire et la mairie cohabitent sous le même toit. Cela pose un problème pour loger un enseignant.  La municipalité achète la maison Frécon située sur la place du bourg et après quelques travaux s’y installe en 1934. En 1952 devant l’accroissement du nombre d’élèves le conseil doit construire une classe supplémentaire avec un préau. La réception des travaux n’aura lieu qu’en 1960.  Puis dans les années 1970 la nécessité de créer un groupe scolaire se fait jour. Il sera édifié au « calvaire » en 1977. Il accueille aujourd’hui 156 élèves. Les locaux laissés disponibles par l’école publique, seront réinvestis par la mairie et les services municipaux.

L’agriculture jusqu’aux années 1950 n’a pas beaucoup changé. La polyculture élevage persiste. Après 1950, suite au plan Marshall, la mécanisation et de nouvelles techniques de productions se vulgarisent. «  La révolution verte » est portée par la JAC  (jeunesse agricole chrétienne) et le CETA (centre d’étude technique agricole) du Gier. L’activité agricole évolue lentement vers l’arboriculture. Le vignoble disparait avec la fermeture des mines de charbon. La décennie 1960 représente certainement le point de rupture avec l’agriculture que l’on pratiquait à Cellieu depuis des siècles. De 26 ha  dans les années 1960, la surface plantée en cerisiers va croître jusqu’à 150 ha en 1994. Les plantations de pommiers  ont également considérablement augmenté. Cette spécialisation arboricole  a nécessité la création de nombreuses retenues collinaires pour l’irrigation. L’arrosage est automatisé et optimisé depuis 2009 (goutte à goutte, suppression des pompes diesel polluantes et bruyantes) grâce à l’électrification. En 1960 un marché de Gros d’expédition est créé pour la commercialisation des cerises. Il a malheureusement disparu aujourd’hui. Un bâtiment de stockage collectif des pommes  en chambres froides sous atmosphère contrôlée est édifié par la CUMA  (coopérative d’utilisation de matériel agricole) de Cellieu en 1994.  La vente directe sur les marchés de l’agglomération stéphanoise perdure et permet le maintien des exploitations même si leur nombre a beaucoup diminué.

Les artisans, commerçants et professions libérales sont aussi présents sur la commune. Une zone artisanale va voir le jour pour accueillir de nouveaux entrepreneurs.

En 1901 la commune comptait 1065 habitants.  En 1946 il n’y avait plus que 734 habitants. La population a peu évolué jusqu’en 1968, soit 765 habitants. Depuis les années 1970, elle n’a cessé de croître. Nous avons 1697 habitants en 2016.

XXIème siècle

L’arrivée de nouveaux résidents constitue un élément modificateur de la communauté villageoise. Le milieu agricole n’est plus majoritaire. Cellieu est un village résidentiel d’une couronne périurbaine qui a dû investir dans des équipements sportifs et culturels et solutionner les problèmes d’eau et d’assainissement.

Cellieu fait partie de Saint-Etienne Métropole qui a obtenu le statut de Métropole au 1er janvier 2018.

Cellieu est devenu le centre géographique de la nouvelle région Auvergne- Rhône- Alpes crée en 2015.

Evolution démographique

Données brutes


D’après l’ouvrage de Gérard Chaperon et avec son amicale autorisation,  “CELLIEU un village du Jarez au cours des âges”, édité aux Actes Graphiques (ISBN-10: 2910868222 – ISBN-13: 978-2910868222)